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Statique : retarder significativement les contractions

Rencontrer des difficultés à gérer les contractions est quelque chose de parfaitement normal en apnée statique et quoi qu’on en dise, nous ne serons jamais “amis” avec ce stimulus désagréable. Ainsi, plutôt que d’effectuer un entraînement éprouvant mentalement à base de table de CO2 (d’hypercapnie), il peut-être judicieux de chercher à retarder les contractions et ainsi prolonger la partie “facile” de l’apnée. Je vous propose dans cet article une description complète et détaillée pour réussir au mieux mon exercice favori en statique : La table UNE contraction.

Principe de base :

Vous allez effectuer une série d’apnée statique qui seront chacune interrompue dès la première contraction et entrecoupées de 2 minutes de récupération

Recommandation générales :

Effectuez cet exercice en binôme dans l’eau et équipé d’un pince nez (et éventuellement lunettes) et un tuba. Vous voulez bien sûr être équipé d’une combinaison adaptée qui vous garantira de rester au chaud pendant 1h. Il est important que votre binôme soit quelqu’un qui soit capable de rester concentré sur sa tâche (qui sera particulièrement ennuyante) et qu’il soit équipé d’un support pour noter vos temps.

Exécution :

  1. Au niveau de votre respiration et préparation, je vous recommande de rester au plus simple : respirer complètement normalement en suivant votre niveau d’activité (quasi nulle) en cherchant à vous endormir : évitez donc ces grosses respiration supposées vous relaxer. Je recommande d’effectuer cette préparation tete dans l’eau et au tuba. Votre binôme ne doit donc même pas entendre votre respiration.
  2. Lorsque vous êtes prêt, prenez une inspiration complète et unique (oubliez la carpe) et enlevez votre tuba : Votre binôme peut maintenant démarrer le chrono
  3. Puisque qu’il n’est pas question d’hyperventilation et que vous resterez dans la zone “facile” evitez les “safety check” avec votre binôme (qui garde tout de même un oeil attentif sur vous) : rien ne doit vous distraire, cherchez juste a maintenir cet état d’endormissement.
  4. Quand vous sentez la première contraction arriver, essayez de la refuser gentiment : comme lorsque l’on souhaite résister à des chatouilles.
  5. Lorsque la première contraction arrive finalement, prenez le temps d’effectuer une sortie propre : tendez une main vers le rebord, puis l’autre, placez les pieds sous les yeux, levez la tête (sans vous relever) et effectuez votre respiration de récupération. Vous aurez donc environ 5/10 secondes d’apnée au delà de votre premiere contraction et SURTOUT PAS PLUS
  6. Votre binôme devra alors noter votre temps et démarrer 2 minutes de chrono. Important : ne prenez pas l’information sur votre temps et prévenez en amont votre binôme qu’il ne doit pas vous en informer. Vous consulterez vos temps une fois l’exercice completement terminé.
  7. Dès la respiration de récupération effectuée, retournez tête dans l’eau avec votre tuba et essayez de vous endormir à nouveau : respiration minimale que votre binôme ne doit toujours pas entendre
  8. Au bout de 2 minutes de chrono votre binôme vous annonce que le temps est écoulé, prenez une inspiration complète et démarrez votre seconde apnée.

Vous pouvez répéter l’opération pour effectuer entre 5 et 8 apnées chacune jusqu’à la première contraction : arrêtez-vous de vous même si vous commencez à avoir froid. Votre binôme peut aussi vous arrêter si votre temps d’apnée commence à baisser.

Important :

faites en sorte qu’il ne s’agisse que d’un seul et même exercice, c’est à dire que vous devez rester “dans votre bulle” tout le long indépendamment que vous soyez en phase d’apnée ou en phase de récupération. Essayez donc de tout discuter en amont avec votre binômes pour évitez ainsi la communication pendant l’exercice.

Quels résultats attendre ?

Si vous n’avez jamais pratiqué ce type d’exercice, vous verrez au niveau des temps relevés par votre binôme une augmentation drastique du temps sans contraction. Le binôme pourra aussi généralement constater une  réduction des tensions au niveau du cou

Mais est-ce juste un effet « échauffement » ?

Une part est effectivement dû à une forme d’échauffement mais pas uniquement. N’hésitez pas à reproduire cet exercice sur au moins 3 sessions consécutives et comparez les temps : vous constaterez des réels progrès tout en restant dans un confort physique et mental optimal.

Pourquoi ça marche?

Le problèmes des tables de CO2 “classiques” c’est qu’elle nous prépare à rester calme face à une situation inconfortable et stressante. Mais en nous exposant à ce stress nous envoyons également le signal à notre système nerveux que l’apnée est en soi une activité inconfortable et stressante et cela pénalise inévitablement la relaxation pour les apnées suivantes. En faisant des apnée facile et agréables, nous pouvons en quelque sorte “reprogrammer” notre système nerveux pour qu’il ne se mette pas en alerte sitôt que nous retenons notre respiration et ainsi étendre la partie “facile” de nos apnée en toute sécurité.

Conclusion

J’adore cet exercice car il permet à très court terme de prendre conscience qu’un entraînement facile visant à augmenter la qualité de ses apnées peut parfaitement fonctionner. L’idée de vouloir “en chier” pour augmenter ses résultats est un choix personnel qui ne doit jamais être perçu comme une obligation.

Pour aller plus loin :

Pour mieux comprendre la logique derriere ce type d’exercice, je vous invite à consulter mon article sur la tolerance au CO2 en apnée